Analogues de la vitamine D en cas de psoriasis

La vitamine D est nécessaire à l’homéostase calcique et au maintien de l’intégrité du squelette, et agit par activation du récepteur de la vitamine D. Les récepteurs de la vitamine D sont également présents dans des tissus qui n’interviennent pas dans le métabolisme calcique, comme la peau. La vitamine D a, au niveau de différents types cellulaires de la peau (kératinocytes épidermiques, fibroblastes dermiques, ) un effet entre autres sur la croissance et la différenciation. En vue de limiter les effets sur le métabolisme calcique, des analogues de la vitamine D pouvant être appliqués localement ont été développés. En Belgique, le calcipotriol et le tacalcitol [n.d.l.r.: et actuellement aussi le calcitriol] sont disponibles. Ils sont indiqués dans le traitement du psoriasis en plaques chronique léger à modéré. Les analogues de la vitamine D ont l’avantage, contrairement aux corticostéroïdes locaux, de ne pas provoquer d’atrophie, de diminution de l’efficacité lors d’application prolongée, ou de phénomène de rebond. Ils peuvent être utilisés sous occlusion et sont assez sûrs à long terme si les quantités indiquées ne sont pas dépassées. Les inconvénients sont une irritation (chez 15 à 25 % des patients; le plus souvent passagère), un début d’action lent (quelques semaines) et le risque d’une hypercalcémie en cas de doses élevées.

Le calcipotriol peut être utilisé jusqu’à 100 g de pommade par semaine (deux applications par jour); pour le tacalcitol, une dose de 35 g de pommade par semaine (une fois par jour) ne peut pas être dépassée en raison de la marge étroite entre les effets calcémiques et non calcémiques. Utilisé selon ce mode d’administration (calcipotriol deux fois par jour, tacalcitol une fois par jour), le calcipotriol serait plus efficace d’après une étude récente. Le tacalcitol pose probablement moins de problèmes d’irritation et peut dès lors être utilisé également à des endroits sensibles tels le visage ou les plis.

Environ 20 % des patients traités par des analogues de la vitamine D ne sont pas améliorés.

En raison de la lenteur de leur début d’action, les analogues de la vitamine D sont de plus en plus souvent associés à d’autres médicaments. L’association à d’autres médicaments a surtout été étudiée avec le calcipotriol. Le traitement classique des formes limitées de psoriasis consiste actuellement à associer le calcipotriol une fois par jour à un corticostéroïde à usage local très puissant (dipropionate de bétaméthasone ou propionate de clobétasol, une fois par jour). Les analogues de la vitamine D à usage local peuvent également être appliqués en association par exemple à une PUVA-thérapie ou à l’acitrétine aux endroits les plus résistants à la thérapie; il existe un effet d’épargne de dose pour le traitement combiné. L’intérêt de l’association d’analogues de la vitamine D à une thérapie par UVB est quelque peu plus douteux.

Les analogues de la vitamine D ont certaines indications prometteuses telles le vitiligo et la sclérodermie mais des études contrôlées étendues font défaut.

D’après:

  • S. Segaert et al.: Het gebruik van vitamine D-analogen in de dermatologie. Tijdschr voor Geneeskd 57 : 1045-1051(2001)

Noms de spécialités


Calcipotriol: Daivonex(crème et pommade à 50 μg/g; lotion à 50 μg/ml)

Calcitriol: Silkis(pommade à 3 μg/g)

Tacalcitol: Curatoderm(pommade à 4 μg/g)