Vaccination contre les méningocoques du sérogroupe C


Abstract

Il y a quelques années, la possibilité a été donnée lors de campagnes de vaccination dans plusieurs pays, y compris en Belgique, de vacciner gratuitement les enfants et les adolescents contre les méningocoques du sérogroupe C [voir Folia d' avril 2002 ]. Cette campagne de vaccination ainsi que l’intégration de la vaccination contre les méningocoques du sérogroupe C dans le calendrier des vaccinations de base chez le nourrisson et l’enfant ont entraîné une diminution de l’incidence des infections invasives à méningocoques (dans le calendrier belge des vaccinations de base, cette vaccination est prévue à l’âge de 15 mois).

Récemment, dans une étude d’observation réalisée au Royaume-Uni, il a été évalué dans quelle mesure les taux d’anticorps persistent après la vaccination contre les méningocoques du sérogroupe C entre l’âge de 6 et 15 ans. [ Brit Med J 2008; 336: 1487-91 , avec un éditorial 2008; 336: 1447-8 ] On admet en effet qu’il est important de maintenir un taux d’anticorps suffisant pour assurer une protection permanente contre les méningocoques du sérogroupe C. Une réponse immunitaire rapide est en effet cruciale en cas d’infection par un méningocoque vu la courte durée d’incubation; la simple présence d’une mémoire immunologique est insuffisante pour garantir une protection contre les infections à méningocoques, contrairement p.ex. aux infections par le virus de l’hépatite B.

Cinq ans après la vaccination, environ 84% des jeunes avaient un taux d’anticorps déterminé comme étant protecteur. Les taux d’anticorps étaient toutefois significativement moins élevés chez les enfants qui avaient été vaccinés avant l’âge de 10 ans que chez ceux qui avaient été vaccinés après l’âge de 10 ans. D’après les investigateurs, ces résultats suscitent des questions sur le degré de protection à moyen terme chez les enfants ayant été vaccinés à un jeune âge, c.-à-d. sur le degré de protection lorsqu’ils auront atteint l’adolescence, ainsi que sur le maintien de l’immunité de groupe. Il n’y a rien à craindre au cours des premières années à venir: au Royaume-Uni, l’incidence des infections à méningocoques du sérogroupe C a fortement diminué chez les jeunes et la mortalité a même été réduite à zéro depuis l’introduction de la vaccination généralisée contre les méningocoques du sérougroupe C. Ceci s’explique par la vaccination elle-même, l’immunité de groupe et la diminution du portage nasopharyngé. Une surveillance rapprochée s’imposera toutefois dans les années à venir afin d’évaluer si, chez les enfants ayant été vaccinés à un jeune âge (lors de la campagne de vaccination il y a quelques années, ou d’après le calendrier des vaccinations de base), une dose de rappel s’avèrera nécessaire pendant la pré-adolescence pour garantir une immunité pendant l’adolescence.