Bon à savoir: interaction possible entre les inhibiteurs de la pompe à protons et le clopidogrelSuite à un communiqué de la Food and Drug Administration (FDA) américaine, les Folia de février 2009 attiraient déjà l’attention sur le fait que certains médicaments tels que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peuvent diminuer l’efficacité du clopidogrel (Plavix®). L’Agence européenne des médicaments (EMEA) a publié récemment un avertissement concernant une interaction possible entre les IPP et le clopidogrel [via www.emea.europa.eu/humandocs/PDFs/EPAR/Plavix/32895609en.pdf , et repris sur le site de l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé via www.fagg-afmps.be/fr/news/news_clopidogrel.jsp ]. Deux études de cohorte rétrospectives suggèrent en effet que le clopidogrel pourrait être moins efficace chez les patients recevant un IPP.
Le mécanisme qui serait à l’origine de cette interaction éventuelle n’est pas clair. Le clopidogrel est une prodrogue qui doit être métabolisée par le CYP2C19 en son métabolite actif. Certains pensent que l’inhibition du CYP2C19 par les IPP’s pourrait avoir un rôle, mais d’autres facteurs pourraient aussi intervenir. Bien que les résultats d’études rétrospectives ne permettent pas de tirer des conclusions définitives, la prescription d’un IPP chez un patient sous clopidogrel ne semble pas être une bonne combinaison. Dans l’attente de nouvelles données, le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’EMEA et son groupe de travail Pharmacovigilance (PhVWP) recommandent d’éviter autant que possible l’utilisation concomittante d’un IPP et de clopidogrel. La notice du Plavix® sera adaptée dans ce sens. Peut-être est-il préférable, lorsqu’un traitement de symptômes gastriques s’impose chez des patients sous clopidogrel, d’opter pour un antihistaminique H2 ou un antacide, mais jusqu’à présent, il n’est pas prouvé que ces médicaments n’influencent pas l’effet antiagrégant du clopidogrel. |