Contraception d’urgence: diminution de l’efficacité chez les femmes obèses ?

[Déjà paru dans la rubrique " Bon à savoir " sur notre site Web le 26/08/14]

Chez les femmes en surcharge pondérale (indice de masse corporelle ou IMC > 25), les contraceptifs oraux (sauf les estroprogestatifs de première génération à doses élevées) pourraient être moins fiables [voir Folia de mars 2005 ]. Une diminution de l’efficacité de la contraception d’urgence (morning after pill) a également été suggérée chez les femmes obèses (IMC > 30) sur base des résultats d’analyses post-hoc1 de deux études randomisées ayant comparé l’efficacité du lévonorgestrel et de l’ulipristal dans le cadre de la contraception d’urgence: une augmentation statistiquement significative du risque d’échec de la contraception d’urgence par le lévonorgestrel a été constatée chez les femmes avec un IMC > 30 par rapport aux femmes avec un IMC < 25 (odds ratio 4,41; IC à 95% 2,05 à 9,44). Avec l’ulipristal, l’augmentation du risque était moins importante et statistiquement non significative.

L’European Medicines Agency (EMA) a procédé à une évaluation de ces données, et le Committee for Medicinal Products for Human Use (CHMP) a conclu récemment que les données disponibles sont trop limitées et ne permettent pas de conclure à une diminution de l’efficacité de la contraception d’urgence chez les femmes obèses. Le CHMP est d’avis que la balance bénéfice-risque tant du lévonorgestrel que de l’ulipristal reste bénéfique et que ceux-ci peuvent être utilisés comme contraceptifs d’urgence indépendamment du poids corporel.2 Le CHMP rappelle que la contraception d’urgence doit être prise le plus rapidement possible après le rapport sexuel, et que la contraception d’urgence n’est à utiliser qu’en cas de nécessité et ne peut pas remplacer l’usage régulier de contraceptifs.

1 Contraception 2011; 84: 363-7 (doi :10.1016/j.contraception.2011.02.009)

http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Press_release/2014/07/WC500170056.pdf