Vaccination contre l’influenza: hiver 2006-2007

La composition des vaccins contre l’influenza est modifiée par rapport à celle de l’année dernière: ils contiennent à présent le A/New Caledonia/20/99 (H1N1)-like strain et le B/Malaysia/2506/2004-like strain. Les vaccins répondant aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’hiver 2006-2007 ont la composition suivante:

  • A/New Caledonia/20/99 (H1N1)-like strain;
  • A/Wisconsin/67/2005 (H3N2)-like strain;
  • B/Malaysia/2506/2004-like strain.

Les spécialités y répondant sont les suivantes: α-Rix®, Influvac S® et Vaxigrip®. Il n’existe aucune preuve que ces différents vaccins diffèrent quant à leur protection.

Quelques mots concernant la pandémie d’influenza. Des incertitudes persistent quant à la possibilité d’une nouvelle pandémie d’influenza. Depuis la constatation en 1997 de la grippe aviaire par le sous-type H5N1 en Asie, on craint une pandémie humaine d’influenza par une variante de ce sous-type H5N1. On ne sait cependant pas à quel moment une pandémie pourrait survenir et si elle surviendra un jour.

Dans le cas où une pandémie survient, on dispose d’environ 3 semaines après l’apparition des premiers cas d’influenza pandémique, pour prendre des mesures qui peuvent ralentir sa diffusion: administration sélective d’inhibiteurs des neuramidases, mesures générales telles isolation et restriction des contacts sociaux, éviter la transmission directe par des mesures d’hygiène. La question de savoir si ces mesures suffiront à ralentir suffisamment la diffusion et si le développement d’un vaccin adapté pourra se faire à temps, éventuellement sur base de nouvelles techniques, reste sans réponse.

Sans doute, un grand nombre de pneumonies bactériennes secondaires apparaîtront, parmi lesquelles le Staphylococcus aureus, mais aussi le Streptococcus pneumoniae classique seront souvent en cause; l’augmentation de la proportion des souches MRSA peut causer un problème complémentaire. En tout cas, la prise préventive d’antibiotiques ne semble pas indiquée, même en cas de pandémie d’influenza. Les antibiotiques doivent être réservés aux patients présentant des signes ou des symptômes de pneumonie, et parmi eux surtout aux très jeunes patients, aux personnes âgées ou aux patients atteints d’une affection sous-jacente.

Des informations claires et actuelles concernant cette problématique sont fournies par les autorités via le site web www.influenza.be . Les médecins et pharmaciens ont également leur tâche à ce propos. La constitution d’un stock d’oseltamivir pour un usage personnel pour le cas où une pandémie d’influenza surviendrait (que ce soit ou non par le virus de la grippe aviaire), ne peut en effet pas être encouragée: on ne sait pas dans quelle mesure l’oseltamivir sera efficace contre le virus responsable de la pandémie, et un usage inadéquat de ce médicament (p.ex. dose trop faible, durée du traitement trop courte) contribuera à l’apparition de résistance.

[Voir " Bon à savoir " du 18 octobre 2005, 18 novembre 2005 et 23 janvier 2006 sur notre site web.]


Quelques références

  • Shortridge KF.: Influenza pandemic preparedness: gauging from EU plans. Lancet 2006; 367: 1374-5
  • Fear of avian influenza is double edged sword (editorial). Lancet 2005; 366: 1751
  • www.le.ac.uk/li/khn5/birdflu.html

    (Clinical Sciences Library, University of Leicester)

  • Bonten MJM et Prins JM.: Antibiotics in pandemic flu (editorial). Brit Med J 2006; 332: 248-9