Risque accru de fractures avec les glitazones

L’attention a été attirée dans les avril 2007 sur le risque accru de fractures (principalement au niveau des extrémités) observé dans plusieurs études- dont l’étude ADOPT- chez des femmes traitées par les glitazones pioglitazone (Actos®) et rosiglitazone (Avandia®; en association à la metformine: Avandamet®). Des données récentes provenant d’une analyse cas-témoins chez des patients diabétiques de type 2 apportent des arguments supplémentaires à ce sujet [ 2008; 168: 820-5 avec un éditorial : 793-5]. Les résultats de cette analyse suggèrent que l’utilisation de glitazones pendant une période d’environ 12 mois ou plus est associée à un risque accru de fractures ostéoporotiques non vertébrales (odds ratio: 2,43; intervalle de confiance à 95% de 1,49 à 3,95). Alors que, dans l’étude ADOPT, le risque de fractures ne concernait que les femmes, le risque de fractures concerne ici aussi les hommes, et des fractures au niveau du col fémoral ont également été observées. Il faut toutefois souligner que les données de cette analyse reposent sur un faible nombre de patients exposés aux glitazones (seulement 65 sur les 1.020 patients ayant présenté une fracture). Cependant, si l’on tient compte des autres effets indésirables des glitazones (entre autres prise de poids, hépatotoxicité, rétention hydrosodée, risque d’insuffisance cardiaque), ainsi que des incertitudes quant à leurs effets à long terme sur la mortalité, la morbidité et les complications du diabète ainsi que de leur coût, il est préférable d’opter pour des hypoglycémiants oraux plus anciens tels que la metformine et les sulfamidés hypoglycémiants.

Comme mentionné dans le Répertoire, les glitazones peuvent être utilisées en association à la metformine ou à un sulfamidé hypoglycémiant en cas de contrôle insuffisant du diabète de type 2 par un hypoglycémiant oral à sa dose maximale, et lorsque l’association de metformine et d’un sulfamidé hypoglycémiant est contre-indiquée ou mal tolérée. Une intervention de l’INAMI est prévue pour l’association d’une glitazone à la metformine chez les patients en surcharge pondérale (IMC > 27 kg/m2) ne répondant pas suffisamment à la metformine seule, et pour l’association d’une glitazone à un sulfamidé lorsque la metformine est contre-indiquée ou mal tolérée. Dans les notices des glitazones figure également l’indication en monothérapie chez les patients diabétiques de type 2 avec une surcharge pondérale lorsque la metformine est contre-indiquée ou mal tolérée; cette indication ne fait pas l’objet d’une intervention de l’INAMI.