Avertissement à propos du risque cardio-vasculaire avec la rosiglitazone 24 mai 2007

 

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a émis le 21 mai dernier un avertissement à propos du risque accru d’accidents cardio-vasculaires avec la rosiglitazone (Avandia®, et en association avec la metformine Avandamet®). Cet avertissement fait suite à la publication « early online » sur le site web du New England Journal of Medicine [via www.nejm.org] d’une méta-analyse ayant évalué l’effet de la rosiglitazone sur le risque d’infarctus du myocarde et de mortalité cardio-vasculaire. Cette méta-analyse a inclus 42 études randomisées contrôlées d’une durée d’au moins 6 mois dans lesquelles la rosiglitazone était comparée à un autre traitement du diabète de type 2 ou à un placebo chez des patients diabétiques de type 2 âgés en moyenne de 56 ans. Les résultats de cette méta-analyse suggèrent que les patients traités par la rosiglitazone ont un risque significativement accru d’infarctus du myocarde (odds ratio 1,43 ; IC à 95% : 1,03 à 1,98) et un risque accru - statistiquement non significatif - de mortalité cardio-vasculaire (odds ratio 1,64 ; IC à 95% : 0,98 à 2,74) par rapport aux patients recevant un autre traitement antidiabétique ou un placebo. Comme le soulignent les investigateurs eux-mêmes, cette méta-analyse présente certaines limites et les résultats nécessitent d’être confirmés. L’auteur d’un éditorial se rapportant à cette étude [via www.nejm.org ] estime néanmoins qu’étant donné les risques cardio-vasculaires potentiels, et l’absence de preuves d’un autre effet bénéfique sur la santé que le contrôle de la glycémie, on peut se demander quelles sont les motivations actuelles à prescrire la rosiglitazone. La question se pose aussi de savoir si cette augmentation du risque cardio-vasculaire observée avec la rosiglitazone est un effet de classe des glitazones. En attendant des données supplémentaires, la FDA recommande aux médecins de réévaluer le traitement antidiabétique de manière individuelle.

Les résultats de cette méta-analyse confirment en tout cas ce que nous avons écrit dans les Folia d’avril 2007 à propos du traitement initial du diabète de type 2 : «  la metformine reste le médicament de premier choix, et la place des glitazones est limitée en raison de leurs effets indésirables et des incertitudes quant à leurs effets à long terme».