Nouvelles recommandations du Conseil Supérieur de la Santé concernant la vaccination contre la coqueluche chez l’adolescent 29 février 2008

 

 

Le Conseil Supérieur de la Santé a récemment révisé ses recommandations concernant la vaccination contre la coqueluche. Dorénavant, une vaccination de rappel est recommandée chez tous les adolescents (à l’âge de 14 à 16 ans). Cette vaccination se fait au même moment que la vaccination de rappel contre le tétanos et la diphtérie qui est déjà prévue à cet âge. On peut utiliser la spécialité Boostrix® (à base d’anatoxine tétanique, et d’anatoxine diphtérique et d’antigènes de Bordetella pertussis en quantités réduites).

Pour la recommandation complète, “Vaccination contre la coqueluche (février 2008) (CSS8369)”, voir www.health.fgov.be/CSS_HGR, cliquer sur “Avis et recommandations” (mot-clé : coqueluche).

 

La vaccination contre la coqueluche chez l’adolescent et l’adulte a déjà été largement discutée dans les Folia de septembre 2007. On y explique que le but d’une vaccination de rappel chez les adolescents n’est pas tellement de protéger les adolescents eux-mêmes contre la coqueluche. Le but recherché est plutôt de  prévenir la transmission de la coqueluche aux enfants qui ne sont pas encore (ou pas complètement) vaccinés contre la coqueluche, p.ex. les nourrissons de moins de 2 mois avant leur première vaccination: c’est en effet chez ces très jeunes enfants que l’évolution de la coqueluche est la plus grave.

 

Il existe un certain nombre d’arguments en faveur d’un rappel de vaccination systématique chez l’adolescent : voir Folia de septembre 2007 à ce propos. Plusieurs questions restent toutefois sans réponse. Ainsi, on ne sait pas, à l’heure actuelle, si un rappel tous les 10 ans sera nécessaire. En effet, le vaccin ne protège que pendant 5 à 12 ans, et suite à la diminution de la circulation de Bordetella, la probabilité d’acquérir une immunité naturelle a déjà diminué ces dernières années. La vaccination de rappel systématique chez les adolescents diminuera éventuellement encore plus ce phénomène de « immunité naturelle ». Ceci aura peut-être pour conséquence une augmentation de la fréquence de la coqueluche chez les adultes, plus spéciallement chez les jeunes parents et grand-parents. Seul un suivi continu des données collectées dans les pays où les adolescents sont vaccinés systématiquement contre la coqueluche depuis un certain temps déjà (e.a. au Canada, en France, en Allemagne) permettrait de répondre à ces questions. Il reste donc important, comme le recommande déjà par ailleurs  le Conseil Supérieur de la Santé, de vacciner aussi les adultes en contact avec les nourrissons, notamment  les jeunes parents et leurs proches,  le personnel soignant des services de pédiatrie (maternités, services de néonatologie) et des crèches, et les gardiennes d’enfants.