Ce mois-ci dans les Folia

Il n’est pas simple de déterminer la place des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) et des sartans dans les différentes indications possibles. Ces médicaments sont en outre onéreux (surtout les sartans). De plus en plus d’études sont publiées permettant de mieux évaluer la place de ces médicaments dans certaines indications. Deux questions importantes se posent à ce sujet. La première est de savoir si les résultats d’une étude peuvent être simplement extrapolés à un patient en particulier. Il faut quand même émettre certaines réserves: dans les études cliniques, les patients ont été sélectionnés et exclus sur base de critères stricts, et ils sont suivis de près. En outre, d’autres facteurs tels le prix (pour le patient et pour la société), les risques et la préférence personnelle du patient jouent aussi un rôle dans la décision de prescrire un médicament, d’autant plus s’il s’agit d’un traitement à long terme. La deuxième question est de savoir si les résultats d’une étude avec une certaine molécule sont également valables pour d’autres molécules de la même classe. Dans bon nombre de cas, il n’est pas possible de donner une réponse univoque à cette question. Dans ce numéro, nous avons essayé de tirer quelques orientations de ce labyrinthe d’études sur les IECA et les sartans.

En ce qui concerne le retrait mondial du rofécoxib (Vioxx®, VioxxDolor®), un texte commun a été publié le 9 octobre 2004 sur notre site web et sur les sites web d’autres organisations belges offrant une information indépendante sur les médicaments. Dans ce numéro, vous retrouverez ce communiqué ainsi que quelques commentaires supplémentaires. Le retrait du rofécoxib nous rappelle que l’introduction de nouveaux médicaments dans l’arsenal thérapeutique doit toujours se faire avec circonspection. Les avantages éventuels des nouvelles molécules sont trop souvent amplifiés; l’indépendance des investigateurs et des auteurs de commentaires doit dès lors être claire, et toutes les données doivent être publiées. En ce qui concerne les effets indésirables des médicaments, ceux-ci n’apparaissent souvent clairement qu’après leur commecialisation, lors de leur utilisation "in real life" par une large population de patients. Cependant, certains effets indésirables, tels le risque cardio-vasculaire avec le rofécoxib, ne peuvent être observés que dans des études cliniques rigoureuses. Il n’est pas clair pour le moment si les autres AINS COX-2 sélectifs présentent aussi un risque accru d’accidents cardio-vasculaires, mais cela n’est pas exclu.