Hépatotoxicité du niméluside

Le nimésulide (MESULID) est un antiinflammatoire non stéroïdien (AINS) commercialisé en Belgique depuis le début de l' année 1996. Les effets indésirables de ce médicament ont déjà fait l' objet d' un communiqué de pharmacovigilance dans les Folia de septembre 1996. On y décrivait notamment deux cas d' hépatite rapportés au Centre Belge de Pharmacovigilance.

Six nouveaux cas d' hépatite survenus en Belgique ont été décrits dans le J Hepatol [29 : 135-141(1998)] . Ils concernent 4 femmes et 2 hommes (âge moyen: 62 ans) qui, après prise de nimésulide (200 mg p.j.), ont développé soit une hépatite cytolytique (n=4), soit une hépatite choléstatique (n=2); un ictère a été observé chez 5 des 6 patients. Un malade avait déjà pris du nimésulide auparavant sans effet indésirable; chez ce patient les symptômes d' hépatotoxicité sont apparus après une semaine de traitement. Chez les 5 patients qui n' avaient jamais été traités par le nimésulide dans le passé, les symptômes d' hépatotoxicité sont apparus 10 à 15 semaines après le début du traitement. Une hépatite virale a été exclue chez ces patients et aucun d' entre eux n' avait d' antécédents connus d' hépatite, de transfusion sanguine ou d' alcoolisme.

Le Centre Belge de Pharmacovigilance a aussi reçu 4 autres rapports d' hépatite pour lesquels la relation de cause à effet avec la prise de nimésulide a été estimée &quotprobable&quot selon les critères de l' OMS. Ces rapports concernent 3 femmes et un homme (âge moyen: 73 ans, posologie: 200 mg p.j. dans 3 cas ou 100 mg p.j. chez un patient) qui ont développé une hépatite choléstatique (n=3) ou cytolytique (n=l). Une hospitalisation s' est avérée nécessaire dans deux cas. Dans les 4 cas, des tests adéquats avaient permis d' exclure une hépatite virale et l' évolution fut favorable à l' arrêt du traitement.

Un cas d' insuffisance hépatique fulminante après prise de nimésulide a été récemment publié [ Lancet 353 : 40-41(1999) ].

L' hépatotoxicité est un effet indésirable bien connu de tous les AINS. Seules des études épidémiologiques pourraient permettre d' évaluer si le risque de survenue d' une hépatite est plus élevé avec le nimésulide qu' avec les autres AINS.