31 mai 2007

Dans plusieurs pays, l’indication “énurésie nocturne chez l’enfant” est supprimée pour les formes nasales de desmopressine (Desmopressine Ferring®), en raison de la balance bénéfices/risques défavorable

 

La desmopressine, un analogue de l’hormone antidiurétique, est utilisée dans certains cas d’énurésie nocturne chez l’enfant [voir Folia de mai 2005 et de janvier 2006].  Elle est administrée par voie orale (comprimés, Desmopressine Ferring®) ou par voie nasale  (en spray ou en solution,  Minirin®). Dans plusieurs pays de l’Union européenne (entre autres en  France,  au Royaume-Uni, aux Pays-Bas), l’indication “énurésie nocturne chez l’enfant” a été récemment supprimée pour les formes nasales de desmopressine.  Cette décision a été prise suite à une analyse par les autorités de la santé en France et par le groupe de travail européen pour la pharmacovigilance,  des notifications de rétention hydrique et d’hyponatrémie: les données montrent un risque plus élevé de ces effets indésirables après administration nasale qu’après administration orale.  Des études comparatives rigoureuses font toutefois défaut.  En Belgique, la question se pose aussi de savoir si cette indication doit être supprimée pour les formes nasales.

En ce qui concerne le risque de rétention hydrique et d’hyponatrémie,  il reste très important même lors de l’emploi de comprimés de desmopressine chez l’enfant présentant une énurésie nocturne, de veiller à ce que l’enfant ne boive pas trop le soir et la nuit.  La plus grande prudence est également de rigueur en cas de troubles hydro-électrolytiques (p.ex. en cas de fièvre, d’infection systémique, de gastro-entérite) ou en cas de traitement concomitant par d’autres médicaments pouvant entraîner une rétention hydrique (p. ex. les AINS ou des substances favorisant la libération de l’hormone antidiurétique telles la carbamazépine, l’oxcarbazépine, les antidépresseurs tricycliques et les ISRS).

Comme mentionné dans les Folia de mai 2005 et de janvier 2006, la desmopressine n’est proposée dans le traitement de l’énurésie nocturne que chez les enfants à partir de l’âge de 7 ans, lorsque des mesures non médicamenteuses ne sont pas suffisantes;  le système d’alarme a une plus grande chance de succès et un risque moindre de récidive par rapport à la desmopressine.    Dans ses recommandations révisées sur l’énurésie nocturne, le Nederlands Huisartsen Genootschap” insiste aussi sur le fait qu’un traitement médicamenteux n’a qu’un rôle marginal [Huisarts Wet 2006;49:663-71, également http://nhg.artsennet.nl).