L’attention a été attirée dans la presse belge à propos d’un article paru le 22 août dans le journal britannique The Times sur la paroxétine [Aropax®, Seroxat® et génériques], un antidépresseur de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Il y est fait référence à une étude nordique dont les résultats montrent un risque accru de tentatives de suicide et de pensées suicidaires avec la paroxétine par rapport au placebo; les investigateurs ont analysé les données de 16 études publiées et non publiées, randomisées, contrôlées par placebo réalisées chez l’adulte avec la paroxétine. L’étude a été publiée dans BMC Medicine [2005; 3:14].

L’idée selon laquelle les antidépresseurs, et en particulier les ISRS, augmentent le risque de pensées suicidaires n’est pas nouvelle.

-         En ce qui concerne les enfants et les adolescents, des données apparues ces dernières années à propos de certains antidépresseurs indiquent une augmentation du risque de pensées suicidaires dans ce groupe de patients, et il est admis qu’un tel risque ne peut être exclu pour aucun antidépresseur (ISRS, antidépresseurs tricycliques et autres) : voir aussi Folia de janvier 2004 et de décembre 2004  et Bon à savoir du 27 avril 2005 -         En ce qui concerne les adultes, des doutes existaient auparavant surtout pour la fluoxétine [Fontex®, Prozac® et génériques]. Des études récentes sur des ISRS, parmi lesquelles une méta-analyse et une revue systématique, ne permettent pas de tirer des conclusions; d’une part, une augmentation du risque de pensées suicidaires n’est actuellement pas prouvée, mais d’un autre part, elle ne peut être exclue [Brit Med J 2005 ; 330 :385-88, 389-93 et 396-99, avec un éditorial 2005 ; 330 :373-4].

Nous reviendrons plus en détails sur la problématique du risque de pensées suicidaires avec les antidépresseurs dans un des prochains numéros des Folia.