L’étude ACCELERATE

L’étude ACCELERATE a comparé, chez des patients hypertendus (tension systolique entre 150 et 180 mmHg), l’effet sur la tension d’un traitement à l’amlodipine (5 à 10 mg p.j.), à l’aliskirène (150 à 300 mg p.j.) et d’une association fixe d’amlodipine + aliskirène [ The Lancet 2011; 377: 312-20 , avec un éditorial : 278-9 ]. Comme prévu, la baisse de tension était plus prononcée avec l’association. Après 16 semaines, les patients des trois groupes étudiés recevaient l’association fixe; 8 semaines plus tard, les différences de baisse de tension entre les groupes étaient minimes et n’étaient plus statistiquement significatives. Les investigateurs de cette étude (sponsorisée par le fabricant des spécialités à base d’aliskirène) concluent que l’instauration immédiate d’un traitement avec une association telle que aliskirène + amlodipine est à préférer à l’instauration d’un traitement avec un seul antihypertenseur, auquel on rajouterait par la suite un second antihypertenseur. Cette conclusion nous semble prématurée. En effet, l’étude n’avait pas de critères d’évaluation majeurs, et il n’est donc pas prouvé que la différence temporaire de baisse de tension, à savoir pendant les 8 premières semaines du traitement, se traduise par des différences au niveau des évènements cardio-vasculaires. Par ailleurs, le risque d’hypotension orthostatique est plus grand lorsque la baisse de tension est rapide. De plus, l’aliskirène n’a pas d’effet prouvé sur la mortalité. Chez les patients hypertendus sans co-morbidité, rien ne prouve que l’instauration immédiate d’une association d’antihypertenseurs soit avantageuse [voir aussi Folia d' avril 2004 ].