Hypospadias chez les fils de femmes ayant été exposées au diéthylstilbestrol (DES) in utero

On connaît depuis des décennies l’existence d’un risque d’anomalies génitales (entre autres adénocarcinome du vagin et anomalies au niveau du vagin et des testicules) chez les enfants dont la mère avait été traitée pendant la grossesse par du diéthylstilbestrol (DES), un médicament utilisé jusque dans les années ' 70 pour prévenir la fausse couche. Depuis 2002, quelques études d’observation suggèrent un risque accru d’hypospadias chez les fils des femmes ayant été exposées au DES in utero [voir Folia de juin 2003 ]. Ce risque concerne donc la 3ème génération, c’est-à-dire les petits-fils des femmes traitées par le DES pendant leur grossesse. L’hypospadias est une malformation congénitale dans laquelle l’extrémité distale de l’urètre n’apparaît pas à l’endroit normal mais l’urètre s’ouvre par un fin canicule à la face intérieure du pénis ou au niveau du périnée. L’incidence de base de l’hypospadias, c’est-à-dire l’incidence chez les nouveau-nés dont la mère n' a pas été exposée au DES, serait de 2 à 6 cas pour 1.000 nouveau-nés.

Dans une étude de cohortes publiée récemment dans Fertil Steril 2011; 95: 2574-7(doi:10.1016/j.fertnstert.2011.02.047) ], une incidence de 8,9% (n=8) a été constatée chez les petits-fils de femmes qui avaient été traitées par du DES pendant leur grossesse. Les auteurs de l’étude n’ont pas identifié de facteur environnemental ou génétique pouvant expliquer l’apparition de l’hypospadias.

Il est important de notifier au Centre Belge de Pharmacovigilance les cas d’hypospadias ou d’autres anomalies observées chez les enfants de femmes exposées au DES in utero.