L’omalizumab, commercialisé récemment sous le nom de spécialité Xolair®, est un anticorps monoclonal humanisé recombinant anti-IgE pour injection sous-cutanée. Il est proposé en complément au traitement conventionnel pour améliorer le contrôle de l’asthme allergique grave persistant (stade IV selon les recommandations GINA; voir Folia de novembre 2005), et ce chez l’adulte et l’adolescent (à partir de 12 ans) avec une hypersensibilité médiée par des IgE démontrée. La dose et la fréquence d’administration (toutes les 2 à 4 semaines) sont déterminées en fonction du taux d’IgE.
D’après une revue Cochrane récente [via http://www.cochrane.org/reviews/en/ab003559.html ], l’omalizumab diminue légèrement mais de manière statistiquement significative par rapport au placebo la prise de corticostéroïdes à inhaler ainsi que le risque d’exacerbation asthmatique chez les patients préalablement cités. On ne dispose pas pour le moment d’études comparatives avec d’autres traitements utilisés dans l’asthme allergique. Les principaux effets indésirables à court terme de l’omalizumab consistent en des réactions au site d’injection, des céphalées et de rares réactions allergiques locales ou systémiques. Son efficacité et son innocuité à long terme ne sont pas connues.
Sur base des données actuelles, l’omalizumab peut être utile chez certains patients souffrant d’asthme allergique grave persistant avec une hypersensibilité médiée par des IgE démontrée, chez qui, malgré l’administration de corticostéroïdes à inhaler à doses élevées et de ß2-mimétiques à longue durée d’action, l’asthme grave persiste. Comme beaucoup de nouveaux médicaments, il convient aussi de tenir compte de son coût élevé. En Belgique, l’omalizumab ne fait pas l’objet d’un remboursement par l’INAMI pour le moment (situation au 28 avril 2006).