▼: médicament soumis à une surveillance particulière et pour lequel la notification d’effets indésirables au Centre Belge de Pharmacovigilance est encouragée.

– La spécialité Tildiem® (chapitre 1.6.3.) sous forme de solution injectable est retirée du marché ; il n’existe plus de spécialité à base de diltiazem injectable.

– La spécialité Euphyllin® (chapitre 4.1.7.) est retirée du marché ; il n’existe plus de spécialité à base de théophylline injectable. L’administration intraveineuse de théophylline n’est plus recommandée dans le traitement de l’asthme.

Toujeo® (chapitre 5.1.1.4.) est une spécialité à base d’insuline glargine à une concentration de 300 U/ml pour le traitement du diabète de type 1 et de type 2. L’insuline glargine 300 U/ml (Toujeo®) a une plus longue durée d’action (> 24 h) par rapport à l’insuline glargine 100 U/ml (Lantus®). Elles ne sont pas interchangeable entre elles, et lors du passage d’une concentration à l’autre, une adaptation de la dose peut-être nécessaire. L’état d’équilibre est atteint après 3 à 8 jours d’administration quotidienne. L’effet sur le taux d’HbA1c est comparable avec les deux concentrations.

– Le dulaglutide (Trulicity®▼; chapitre 5.1.6.) est, comme l’albiglutide, l’exénatide, le liraglutide et le lixisénatide, un analogue du glucagon-like peptide-1 ou GLP-1 (syn. incrétinomimétique). Tout comme l’albiglutide, le dulaglutide a une longue durée d’action et il est proposé en monothérapie (en cas de contre-indication ou d’intolérance à la metformine) ou en association à d’autres antidiabétiques dans le traitement du diabète de type 2. La posologie est de 0,75 à 1,5 mg en une injection sous-cutanée une fois par semaine; l’état d’équilibre après administrations hebdomadaires est atteint après 2 à 4 semaines. Les effets indésirables (surtout des troubles gastro-intestinaux), contre-indications et interactions sont ceux des autres analogues du GLP-1. Comme pour les autres analogues du GLP-1, l’impact du dulaglutide sur les complications à long terme du diabète n’est pas connu, et il n’est pas prouvé que le dulaglutide apporte une plus-value par rapport aux autres incrétinomimétiques dans le traitement du diabète de type 2. On ne dispose pas d’étude comparative avec l’albiglutide ou avec l’exénatide à libération prolongée.1

– La spécialité Sativex® (chapitre 10.8.) à base de deux extraits de cannabis (2,7 mg de delta-9-tétrahydrocannabinol + 2,5 mg de cannabidiol par pulvérisation buccale) est désormais disponible en Belgique. Cette spécialité pouvait déjà être importée de l’étranger depuis fin juin 2015 pour le traitement de la spasticité modérée à sévère due à la sclérose en plaques en complément d’autres traitements antispastiques [voir Folia de septembre 2015]. Le traitement par Sativex® doit être instauré et contrôlé par un médecin spécialisé. Les principaux effets indésirables de ces cannabinoïdes consistent en de la fatigue, des vertiges, de la somnolence, des troubles psychiques et des troubles gastro-intestinaux. Les cannabinoïdes sont métabolisés par le cytochrome P450, ce qui exposerait à un risque d’interactions, notamment avec les inhibiteurs puissants du CYP3A4. Le cannabis est contre-indiqué en cas d’antécédents de troubles psychiatriques (troubles psychotiques, troubles de la personnalité) et chez les femmes qui allaitent. La prudence s’impose également en cas de troubles cardio-vasculaires graves, chez la femme enceinte ainsi que chez les patients ayant des antécédents d’abus de substances. L’arrêt du traitement expose à des symptômes de sevrage. Dans des études de courte durée, les cannabinoïdes ont entraîné une amélioration statistiquement significative de la spasticité par rapport au placebo, mais la supériorité par rapport au placebo est limitée et ne concerne qu’une minorité de patients. Les effets à long terme ne sont pas connus.2  Sativex® est remboursé sous certaines conditions (e.a. prescriptions par un neurologue ou neuropsychiatre, délivrance dans une pharmacie hospitalière) en catégorie b selon le chapitre IV.

– Le ponatinib (Iclusig®▼, chapitre 13.7.) est un inhibiteur de protéines kinases qui a pour indication le traitement de la leucémie myéloïde chronique et de la leucémie aiguë lymphoblastique à chromosome Philadelphie. Le ponatinib expose à de nombreux effets indésirables parfois graves tels que troubles hématologiques, troubles gastro-intestinaux, troubles cardio-vasculaires, pneumonie, pancréatite, douleurs musculo-squelettiques ; des troubles thromboemboliques artériels et veineux parfois mortels sont également décrits. Il s’agit d’un médicament orphelin.3

1 Pharma Selecta 2015;31:24-8

2 La Revue Prescrire 2014; 34:246-250; Australian Prescriber 2015; 38:212-5;

3 La Revue Prescrire 2015; 35:176-81; Australian Prescriber 2015; 38:2212; Pharma Selecta 2014;30:12-15