Méthylprednisolone

ATC: H02AB04

Medrol
Ouderenzorg

Sélections

Système respiratoire :

  • Exacerbation aiguë sévère de BPCO (ou exacerbation aiguë de BPCO et les β2-mimétique à courte durée d'action ou anticholinergique à courte durée d'action seuls ou en association n’ont pas eu d’effet suffisant.
  • Crise d'asthme aiguë sévère.

Pathologies ostéo-articulaires :

  • Crise de goutte aiguë : choix entre colchicine, ibuprofène et méthylprednisolone, en fonction des caractéristiques du patient.

Motivation

MOTIVATION POUR LA SÉLECTION

  • Crise d’asthme aiguë sévère et BPCO - exacerbation aigüe :
    • Dans le traitement des exacerbations aiguës sévères de l'asthme, l'effet positif des corticostéroïdes systémiques n'est guère controversé​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​.
    • En cas d'exacerbation aigue sévère ou en cas d'exacerbation aigue avec effet insuffisant après instauration ou augmentation de la dose des bronchodilatateurs à courte durée d’action, il est recommandé d’instaurer un traitement par corticostéroïdes systémiques. Cet avis repose sur les données suivantes : effet favorable au niveau spirométrique et clinique, bénéfice même sur des durées courtes (5j versus 10 à 14 jours), proposé en traitements court dans les recommandations.
    • Les deux indications sont des traitements de courte durée (5 jours), le risque d'effets secondaires est donc relativement limité.
  • Crise de goutte aiguë :
    • Une synthèse de la littérature publiée en 2017, ​​​​​souligne le faible nombre d’études comparatives versus placebo et conclut à des preuves d’efficacité équivalente de la colchicine, des AINS et des corticostéroïdes dans le traitement de la crise de goutte.
    • Le choix préférentiel parmi les traitements médicamenteux sera individualisé en fonction des effets indésirables potentiels et du bénéfice de précédents traitements de crise de goutte.
    • Avec la méthylprednisolone, prudence en cas (e.a.) de diabète, d'hypertension, d'insuffisance cardiaque ou d'ulcère peptique.

Indication
Crise d'asthme aiguës sévères​ ou exacerbation de BPCO - traitement court (sous conditions) Crise de goutte
Critères de
sélection
Efficacité + +
Sécurité + +/-
Facilité d'emploi
Coût
Consensus
d'experts
+ +


Posologie

Asthme et BPCO :

  • pendant 5 jours.
    30 à 40 mg par jour

Crise de goutte aiguë :

  • 32 mg par jour (le matin) pendant 5 jours.

Le traitement de courte durée peut être arrêté brutalement.

En cas d'insuffisance rénale

  • Pas d’adaptation de la dose nécessaire.

Couper et broyer

Précautions d’utilisation

PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES
  • Administration pendant le repas.
  • Compte tenu des nombreux effets indésirables possibles, utilisez si possible de faibles doses pendant une courte période.
  • En général, la réduction graduelle n’est pas nécessaire après un traitement de moins de 3 semaines à des doses de < 40 mg de prednisolone ou équivalent (32 mg de méthylprednisolone).
  • Prudence en cas d'hypertension, d'insuffisance cardiaque, d'épilepsie mal équilibrée, de certaines psychoses et d'ulcère peptique.
  • Prudence chez diabétiques: augmentation des besoins en insuline ou autres hypoglycémiants.
  • Chez les patients qui prennent un antagoniste de la vitamine K, le contrôle de l'INR doit être plus fréquent, car la méthylprednisolone peut potentialiser ou réduire son effet anticoagulant.
  • Prévoir un supplément de calcium et vitamine D en cas de traitement prolongé (dose > 6 mg pendant plus de 3 mois).
  • Étant donné que les corticostéroïdes augmentent le risque d’infections, il est recommandé de vacciner, p.ex. contre l’influenza, les patients à risque. Les vaccins vivants sont toutefois contre-indiqués chez les patients traités avec des corticostéroïdes (voir 5.4 Corticostéroïdes et 12.1. Vaccins rubriques "Précautions particulières" ; voir aussi Folia février 2024).

Les rubriques ci-dessous concernent le groupe médicamenteux auquel appartient le médicament décrit ici, si elles sont disponibles dans le Répertoire Commenté des Médicaments.

Effets indésirables

  • En cas d'administration systémique, les effets indésirables sont fréquents et parfois graves, surtout quand les doses physiologiques journalières (20 à 30 mg d'hydrocortisone ou l'équivalent) sont dépassées de façon prolongée.
  • Rétention hydrosodée, parfois responsable d'œdème, d'hypertension et d’insuffisance cardiaque congestive; la gravité de ces effets dépend de l'activité minéralocorticoïde de la substance utilisée (voir la rubrique “Positionnement”), perte de potassium avec faiblesse musculaire et arythmies.
  • Syndrome de Cushing avec prise de poids, faciès lunaire, acné, atrophie et fragilité cutanées, vergetures et atrophie musculaire.
  • Euphorie, agitation, insomnie, réactions psychotiques, dépression.
  • Myopathie, surtout chez les enfants et les personnes âgées, et en cas de doses élevées.
  • Hyperglycémie, avec parfois apparition d'un diabète ou augmentation du besoin en insuline.
  • Résistance amoindrie aux infections et plus spécialement aux infections à Mycobacterium tuberculosis, à Candida albicans et aux infections virales; en outre, les symptômes cliniques de l'infection peuvent être masqués.
  • Ostéoporose avec fractures éventuelles, surtout en cas de traitement prolongé avec des doses journalières équivalentes à au moins 7,5 mg de prednisolone; la perte osseuse est la plus importante pendant les six premiers mois du traitement [voir la Fiche de transparence "Traitement médicamenteux de l'ostéoporose"].
  • Cataracte, glaucome à angle ouvert.
  • Insuffisance surrénale secondaire (voir la rubrique “précautions particulières”).
  • Arrêt de la croissance staturale en cas d'utilisation prolongée chez l'enfant.
  • Rarement: ostéonécrose aseptique, notamment au niveau de la tête fémorale, ruptures des tendons.
  • Injection intra-articulaire: contamination bactérienne; il existe des données controversées concernant la possibilité de lésions du cartilage (risque en cas d’injections fréquentes).
  • Injection épidurale: troubles visuels, paralysie et AVC (rare).

Interactions

  • Risque accru de rupture tendineuse due aux quinolones.
  • Risque accru d'ulcérations gastro-intestinales dues aux AINS.
  • Augmentation de l'effet des antagonistes de la vitamine K en cas d’association à des corticostéroïdes à haute dose.
  • Risque accru de saignements en cas d’association aux héparines de bas poids moléculaire.
  • Corticostéroïdes par voie orale : risque accru de saignements gastro-intestinaux en cas d’association aux anticoagulants oraux directs.
  • Perturbation du contrôle glycémique obtenu par les antidiabétiques.
  • Augmentation du risque d’hypokaliémie en cas d’association à d’autres médicaments provoquant une hypokaliémie (p.ex. diurétique augmentant la perte de potassium).
  • Les corticostéroïdes (sauf la béclométasone) sont des substrats du CYP3A4 (voir Tableau Ic. dans Intro.6.3.), avec p.ex. risque accru d’effets systémiques en cas d’association à des inhibiteurs puissants du CYP3A4 [voir Folia de décembre 2013]. La dexaméthasone, la méthylprednisolone et la prednisone sont de plus des substrats de la P-gp (voir Tableau Id. dans Intro.6.3.).

Contre-indications

  • Ne pas instaurer en cas d’infections systémiques non traitées (tuberculose et autres infections bactériennes; infections virales (p.ex. herpès), parasitaires ou mycosiques), sauf comme traitement adjuvant en cas d'infection menaçant le pronostic vital et chez les patients en insuffisance surrénale.