Sélections

Douleur et fièvre, pathologies ostéo-articulaires

  • Douleur aiguë ou douleur nociceptive chronique* (y compris de l'arthrose): première étape.
  • Fièvre : permier choix.

*Pour les patients souffrant de douleurs chroniques, le remboursement de certains analgésiques est possible avec le système de remboursement selon le Chapitre IV des médicaments (contrôle a priori, catégorie b, valable à vie), voir Folia de janvier 2022.

Motivation

  • Chez les patients âgés, le paracétamol reste le premier choix médicamenteux, en première étape de traitement, pour soulager tant la fièvre que les douleurs aiguës ou les douleurs nociceptives chroniques, même celles liées à l’arthrose.
  • L’efficacité du paracétamol dans ces indications est démontrée (les preuves sont néanmoins parfois faibles), mais les données chez des patients âgés de 75 ans et plus sont rares.
  • Le profil de sécurité du paracétamol est plus favorable que celui des AINS et des opioïdes.
  • On dispose en outre d’une grande expérience d’usage avec cette molécule, disponible sous plusieurs formes d’administration (comprimés, sirop, comprimés effervescent ou solubles, …) pour un coût relativement faible.
  • Chez les patients âgés, comme pour les autres patients dans la douleur chronique, le traitement médicamenteux ne représente qu'un seul aspect de la prise en charge globale de la douleur et doit s'intégrer dans une approche pluridisciplinaire.

Indication
Fièvre Douleur aigue Douleur nociceptive chronique (première étape)
Critères de
sélection
Efficacité ++ ++ ++
Sécurité + + +
Facilité d'emploi + + +
Coût + + +
Consensus
d'experts


Posologie

  • Un poids <50 kg, de la malnutrition chronique, la présence d’une insuffisance hépatique ou rénale sont des facteurs de risque, d’autant plus fréquents chez les patient âgés, qui justifient une adaptation de la posologie.
  • Voie d'administration préférentielle : voie orale.
  • La dose maximum journalière varie selon la durée et le caractère de la douleur, ainsi que des caractéristiques du patient (présence de facteurs de risque) :
    • En absence de facteurs de risque, la posologie est la suivante : 500 mg à 1 g, jusqu'à 4 x/jour (max. 4 g/jour).
    • Chez les patients très âgés, la posologie en usage chronique ne devrait pas dépasser les 3g/jour.
    • En cas de douleurs intenses, possibilité d'augmenter la dose maximale journalière à 4g pendant une période de quelques jours (maximum 4 semaines).
    • En présence de facteurs de risque :
      • si ≥ 50 kg: per os: max. 3 g/jour.
      • si < 50 kg: per os: max. 2 g/jour.​

En cas d'insuffisance rénale

  • En cas d'insuffisance rénale, la dose doit être diminuée et un intervalle plus long de 6 à 8 h entre les doses doit être respecté [voir Folia de février 2018].

Couper et broyer

Précautions d’utilisation

PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES

  • Le risque de toxicité aigue en cas de surdosage est plus élevé chez les patients âgés, raison pour laquelle il est important d’adapter les doses quotidiennes en fonction de la situation du patient.
  • Chez des sujets âgés, des tests hépatiques et rénaux doivent être effectués afin de déceler précocement une éventuelle insuffisance hépatique ou rénale.
  • Prudence chez les patients âgés fragiles et avec un faible poids (<50kg) : penser à adapter les doses quotidiennes (voir rubrique Posologie).
  • Prudence chez les patients suivant un régime hyposodé: les comprimés effervescents contiennent une proportion non négligeable de sodium.
  • Chez les patients sous antagonistes de la vitamine K et en cas d’utilisation prolongée du paracétamol ne pas dépasser une dose de 2 g par jour ou suivre rigoureusement l’INR si un traitement à plus hautes doses (> 2 g / jour) est nécessaire.

Les rubriques ci-dessous concernent le groupe médicamenteux auquel appartient le médicament décrit ici, si elles sont disponibles dans le Répertoire Commenté des Médicaments.

Effets indésirables

  • Rarement irritation du tractus gastro-intestinal, ce qui représente un avantage par rapport aux AINS.
  • En cas de surdosage: hépatotoxicité avec ictère et parfois nécrose fatale qui survient souvent seulement 24 à 48 heures après une ingestion massive. Vu le décours souvent asymptomatique d'une intoxication, toute suspicion de surdosage nécessite une prise en charge hospitalière urgente. Chez l'adulte, on peut s’attendre à des problèmes à partir d’une prise de 10 g. En présence de facteurs de risque, une toxicité peut déjà être observée avec des doses plus faibles, et même en cas d'utilisation chronique de la dose journalière maximale habituelle (4 g) (voir rubrique "Précautions particulières”). Chez les enfants, une toxicité hépatique peut apparaître à partir de 150 mg/kg. S'il s’avère, sur base de la mesure des taux plasmatiques du paracétamol, que le danger d'hépatotoxicité est réel, il y a lieu d'administrer aussi rapidement que possible de l’acétylcystéine par voie intraveineuse à titre préventif (voir Intro.7.1. Intoxications médicamenteuses et 20.1.1.7. Acétylcystéine en cas d'intoxication au paracétamol).
  • Il n’existe pas d’arguments en faveur d’un lien de causalité entre l’utilisation du paracétamol en bas âge et le risque d’asthme et de wheezing, contrairement à ce qui avait été suggéré dans certaines études observationnelles.
  • Hémolyse chez les patients présentant un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (rare, voir Intro.6.2.11. Hémolyse due à un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD)).

Contre-indications

  • Insuffisance rénale sévère, insuffisance hépatique sévère (RCP, mais sur le site Web geneesmiddelenbijlevercirrose.nl, le paracétamol est considéré comme “sûr” en cas de cirrhose hépatique).

Tableau de prix

Préparations magistrales

Paracétamol 500 mg à 1 g

Prescription

GELULES DE PARACETAMOL

R/ Paracétamol 500 mg (à 1 g) FTM

p.f. 1 gélule

Composition

Paracétamol 500 mg à 1 g.

Prix

Remboursement conditionnel*.

1 module (10 gel)
€ 1,20 pour actifs
€ 0,32 pour BIM
Max. 6 modules (60 gel)

Remarques:
*Remboursée si la préparation est utilisée pour le traitement des algies chroniques, moyennant une autorisation du médecin-conseil (le numéro d’attestation doit figurer sur l’ordonnance):

La demande de remboursement doit être adressée par lettre au médecin-conseil de la mutuelle; elle indique:l a substance à rembourser, la mention « douleur chronique », le diagnostic exact étayé par un rapport clinique joint à la demande.

Exemple : Je souhaite obtenir une autorisation pour le remboursement de … (principe actif) en préparation magistrale, pour le traitement d’une douleur chronique, due à … (diagnostic), vous trouverez en annexe le rapport clinique.

L’autorisation est valable pour 12 mois et peut être renouvelée.

La durée de conservation et la préservation

12 mois, température entre 15°C et 25°C.