Endormissement soudain dû aux agonistes de la dopamine

Dans les Folia de février 2000 , l’attention était attirée sur la survenue d’épisodes d’endormissement soudain chez des patients traités par le ropinirole (REQUIP) et le pramipexole (MIRAPEXIN), deux agonistes de la dopamine utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson. Vu que la somnolence est un effet indésirable connu des agonistes de la dopamine en général, on peut se demander si les épisodes d’endormissement soudain constituent aussi un effet de classe ou s’ils surviennent spécifiquement avec le ropinirole et le pramipexole. Plusieurs sources indiquent qu’il s’agit d’un effet de classe et que des cas ont aussi été décrits avec e.a. la levodopa, la bromocriptine, le lisuride et le pergolide [ Brit Med J 324 : 1483-1487(2002) ; Lancet 355 : 1332-1333 ; : 1333-1334(2000) ; JAMA 287 : 455-463 ; : 509-511(2002) ; La Revue Prescrire 20 : 517(2000) ;Comité des Spécialités Pharmaceutiques ("Dopaminergic substances and sudden sleep onset&quot, CPMP/578/02 Final)]. Dans la plupart des cas, l’épisode d’endormissement soudain est précédé de sédation et de somnolence. Il faut noter que la maladie de Parkinson est elle-même associée à des troubles du sommeil et la responsabilité du médicament ou de la maladie elle-même n’est pas toujours évidente à déterminer. Aussi, n’est-il pas possible d’identifier les patients présentant un risque accru de somnolence et/ou d’épisodes d’endormissement soudain.

Le Centre Belge de Pharmacovigilance a reçu communication de deux cas d’endormissement soudain; la première notification concernait un patient traité par la bromocriptine (PARLODEL), chez qui la posologie avait été récemment augmentée; le second rapport concernait un patient chez qui l’entacapone (COMTAN) a été ajouté à un traitement par l’association lévodopa + bensérazide. Chez ce patient, l’augmentation par l’entacapone de la concentration plasmatique de lévodopa était probablement à l’origine de l’effet indésirable.

Les accidents de voiture constituent une importante conséquence possible de la somnolence et des épisodes d’endormissement soudain. L’article précité du British Medical Journal précise que, selon des experts, l’incidence des épisodes d’endormissement soudain est trop faible pour justifier l’interdiction de la conduite d’un véhicule aux patients atteints de la maladie de Parkinson et prenant des agonistes de la dopamine. De plus, les études ne montrent pas que les patients atteints de la maladie de Parkinson et traités par les agonistes de la dopamine présentent un risque accru d’accidents de voiture, par comparaison aux patients qui ne prennent pas de tels médicaments. Selon les auteurs de l’article du British Medical Journal, la seule mesure à prendre actuellement consiste à informer clairement le patient quant au risque possible de survenue d’épisodes d’endormissement soudain. Il est évident qu’il faut dire au patient qu’il doit essayer d’immobiliser son véhicule à un endroit sûr dès qu’il se sent somnolent.