Les autorités sanitaires belges et les experts (dont BAPCOC) appellent à ne pas prescrire d’azithromycine pour les patients COVID-19 traités à domicile. Il n’y a pas d’efficacité prouvée de l’azithromycine pour COVID-19 (malgré les messages qui circulent à ce sujet !) et il y a des risques impliqués.

  • Les données sur l’azithromycine chez les patients COVID-19 concernent une observation chez 6 patients qui ont reçu par hasard de l’azithromycine dans une étude sur l’effet de l’hydroxychloroquine, traités en outre par azithromycine (voir « Informations plus détaillées »).
  • L’effet dans l’étude concerne la négativation du test PCR et non la guérison des patients.
  • Il n’y a pas de données sur l’administration d’azithromycine seule.
  • Cette petite étude a été menée auprès de patients hospitalisés gravement malades sous surveillance permanente.
  • L’azithromycine peut entraîner un allongement de l’intervalle QT (avec risque de torsades de pointes). Cela vaut également pour la (hydroxy)chloroquine. Lorsque les deux médicaments sont associés et certainement lorsqu’ils sont utilisés dans des groupes à risque (par exemple les personnes âgées, les patients atteints de cardiopathie), le risque augmente fortement.
  • Le risque de résistance aux antibiotiques augmente.
  • La disponibilité de l’azithromycine est compromise pour les patients qui ont à juste titre besoin d’azithromycine.
    Les risques sont donc plus élevés que les chances d’amélioration lorsque l’azithromycine est utilisée en ambulatoire chez les patients COVID-19.

L’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a donc décidé le 20 mars d’imposer des quotas aux entreprises pour la livraison de spécialités à base d’azithromycine, afin d’en garantir la disponibilité. En début de semaine, l’AFMPS a déjà décidé de limiter la livraison d’hydroxychloroquine et de chloroquine (voir avis du 18 mars 2020) ; le paracétamol et certains antiviraux sont maintenant soumis à des restrictions de délivrance / livraison (voir aussi le site web de l’AFMPS, avis du 18 mars et du 19 mars).
 

Informations plus détaillées

La procédure pour les hôpitaux et les spécialistes “Traitement des patients hospitalisés” (version (anglaise) du 19/03/2020)” [Sciensano] mentionne : “ Results of Gautret1′ study have been just released and confirm that viral positivity in respiratory secretions (measured by PCR) is significantly decreased at day 6 in hydroxychloroquine-treated COVID-19 patients (n=26) versus those with supportive care (n=16 controls): 30% positivity versus 87.5%, p<0.001). This observation strongly supports the current choice of hydroxychloroquine as first-line treatment; we suggest to keep the current recommended dosage (see Table), which is pharmacologically very close to that used in Gautret’s study. Of note, in a small subgroup (n=6) of COVID patients incidentally treated with azithromycin for suspected bacterial superinfection, a more pronounced viral suppression was observed, but this observation is still too preliminary to recommend systematic administration of both drugs concomitantly, taking into account some significant risks of interaction[15].
 

Sources spécifiques

1 Gautret P, Lagier J, Parola P, Hoang V, Meddeb L, Mailhe M, et al. Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial. International Journal of Antimicrobial Agents. In Press.