: médicament soumis à une surveillance particulière et pour lequel la notification d’effets indésirables au Centre Belge de Pharmacovigilance est encouragée.

 

– Le ceftaroline fosamil (Zinforo®; chapitre 11.1.1.2.5.) est la prodrogue de la ceftaroline, une nouvelle céphalosporine  dite du cinquièmegroupe, proposée pour le traitement en milieu hospitalier des pneumonies acquises en communauté et des infections graves de la peau et des tissus mous. La prodrogue est administrée par voie intraveineuse, et est rapidement métabolisée dans le sang en ceftaroline. Le spectre de la ceftaroline est similaire à celui du cefotaxime (céphalosporine du 4ème groupe), mais la ceftaroline est plus active sur les coques Gram positif dont les Staphylococcus aureus méticillino-résistants (MRSA) et les souches de Streptococcus pneumoniae résistantes à la pénicilline. La ceftaroline est inactive sur la plupart des entérocoques, le Pseudomonas aeruginosa et les bactéries dites « atypiques » (Legionella pneumophila, Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia). Les effets indésirables de la ceftaroline sont ceux des céphalosporines (surtout réactions allergiques, troubles digestifs, troubles hématologiques, troubles rénaux). La ceftaroline est principalement éliminée par voie rénale, et son utilisation est déconseillée chez les patients atteints d’une insuffisance rénale sévère. La ceftaroline expose à des interactions pharmacodynamiques avec des médicaments ayant aussi une toxicité rénale tels que les aminoglycosides, les diurétiqes de l’anse. Il n’est pas prouvé que la ceftaroline soit plus efficace que les autres antibiotiques auxquels elle a été comparée tant dans les pneumonies acquises en communauté que dans les infections de la peau et des tissus mous. La ceftaroline n’est donc pas un antibiotique de premier choix mais peut être une alternative en cas d’échec à d’autres antibiotiques. 1,2

–  La décitabine (Dacogen®; chapitre 13.2.3.) est un analogue des pyrimidines  proposé dans le traitement de la leucémie aiguë myéloïde chez l’adulte. Ses effets indésirables consistent essentiellement en des troubles digestifs et des troubles hématologiques (avec risque d’infections graves et de saignements).

– Le lixisénatide (Lyxumia®;chapitre 5.1.6.) est, comme l’exénatide et le liraglutide, un incrétinomimétique ou analogue du GLP-1 (glucagon-like peptide-1). Le lixisénatide est enregistré pour le traitement du diabète de type 2 en association (bi- ou trithérapie) à des antidiabétiques oraux et/ou une insuline basale (c.-à-d. une insuline à durée d’action intermédiaire ou un analogue insulinique à longue durée d’action). L’ajout de lixisénatide à un traitement associant un sulfamidé hypoglycémiant et une insuline basale n’est pas recommandé en raison du risque accru d’hypoglycémie. La posologie mentionnée dans le Résumé des Caractéristiques du Produit est de 10 à 20 µg par jour  en une seule injection sous-cutanée dans l’heure précédant le premier repas de la journée ou le repas du soir, et ce malgré la courte durée de demi-vie du lixisénatide. Ses effets indésirables sont comparables à ceux des autres analogues du GLP-1 (surtout troubles digestifs, hypoglycémies en association à un sulfamidé hypoglycémiant et/ou une insuline basale). Les analogues du GLP-1 ralentissent la vidange gastrique avec modification possible de la vitesse d’absorption d’autres médicaments. L’efficacité à long terme des incrétinomimétiques, surtout en ce qui concerne les complications micro-et macrovasculaires du diabète, n’est pas connue, de même que leur innocuité  à long terme. La place de ces médicaments dans la prise en charge du diabète de type 2 reste dès lors limitée.

– Les spécialités Dihydergot® et Dystonal® à base de dihydroergotamine par voie orale  (chapitre 10.9.1.2.) sont retirées du marché. La dihydroergotamine par voie orale était utilisée sans beaucoup d’arguments dans le traitement de la crise migraine aiguë et de l’hypotension orthostatique [voir Folia d’avril 2013]. La dihydroergotamine sous forme de spray nasal est toujours disponible pour le traitement de la crise migraineuse aiguë.  

– Les comprimés à base de kétoconazole (Nizoral® comprimés ; chapitre 11.2.3.) sont retirés du marché. La place du kétoconazole par voie systémique était limitée en raison de son hépatotoxicité. Le kétoconazole est toujours disponible sous forme de crème et de shampoing.

– Les comprimés à base de ritodrine (Pre-Par® comprimés ; chapitre 6.4.2.), un b2-mimétique utilisé comme tocolytique, sont retirés du marché. Cette décision fait suite à une recommandation du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) en raison de  la balance bénéfice-risque jugée négative. La ritodrine est toujours disponible sous forme injectable pour une tocolyse de courte durée dans des conditions spécifiques.

 

1La Revue Prescrire 2013; 33: 657

2 Australian Prescriber2013; 36: 105-7