: médicament soumis à une surveillance particulière et pour lequel la notification d’effets indésirables au Centre Belge de Pharmacovigilance est encouragée.

 

Tapentadol (Palexia®, Yantil®; chapitre 8.3.1.) est un analgésique narcotique puissant.  Il s’agit d’un agoniste pur au niveau des récepteurs aux morphiniques, qui a également des effets noradrénergiques. Le tapentadol est indiqué pour le  traitement de la douleur aiguë modérément sévère à sévère. Dans des études de courte durée, l’efficacité du tapentadol en cas de douleur postopératoire était  comparable à celle d’autres analgésiques narcotiques tels que l’oxycodone ou la morphine [1]. Le tapentadol est contre-indiqué chez les personnes atteintes d’insuffisance hépatique ou rénale sévère. En raison d’un risque accru de convulsions, la prudence est de rigueur en cas de prise concomitante de médicaments abaissant le seuil convulsif (voir Intro. 6.2.8. dans le Répertoire). Vu les données comparatives limitées avec d’autres analgésiques (dont les analgésiques non narcotiques qui constituent souvent la première étape dans la prise en charge de la douleur aiguë) et l’expérience limitée avec le médicament, on ne connaît actuellement pas bien la place exacte du tapentadol.

L’alemtuzumab (Lemtrada®, chapitre 12.3.2.2.), un anticorps monoclonal dirigé contre la glycoprotéine CD52 à la surface des lymphocytes, est un immunosuppresseur indiqué dans le traitement de la sclérose en plaques avec alternance de poussées et de rémissions (SEP) active. L’alemtuzumab était auparavant disponible sous le nom de spécialité Mabcampath® pour le traitement de certaines formes de leucémie, mais il a été retiré du marché en octobre 2012 par la firme pour des raisons commerciales. Dans les études réalisées chez des patients atteints de SEP avec alternance de poussées et de rémissions, l’alemtuzumab était plus efficace que l’interféron β-1a en ce qui concerne la réduction du taux annuel de poussées et de progression de l’handicap, mais les études n’étaient pas réalisées en double-aveugle et sont de ce fait difficiles à évaluer. L’alemtuzumab peut causer des effets indésirables graves, surtout des réactions liées à la perfusion, des affections auto-immunes (surtout des troubles thyroïdiens, une néphropathie, un purpura thrombopénique immun) et des infections opportunistes (entre autres herpès/varicelle, tuberculose). Le rapport bénéfice/risque de l’alemtuzumab dans la sclérose en plaques n’est pas clair, mais l’alemtuzumab n’est certainement pas un médicament de premier choix [en ce qui concerne la sclérose en plaques, voir Folia de mars 2009, mars 2012 (fingolimod) et décembre 2014 (tériflunomide)].[2]

– Le siméprévir (Olysio®) et le sofosbuvir (Sovaldi®), deux médicaments disponibles depuis août 2014 pour le traitement de l’hépatite C chronique [voir Folia de septembre 2014], sont remboursés en milieu hospitalier sous certaines conditions depuis le 1er janvier 2015.

– Depuis le 1er janvier 2015, la formulation des comprimés de L-Thyroxine® (Takeda) à base de lévothyroxine est modifiée, ce qui peut occasionner une augmentation de la concentration plasmatique de lévothyroxine. Etant donné que la lévothyroxine est un médicament avec une marge thérapeutique-toxique étroite, il est recommandé de contrôler le taux de TSH après le passage à la nouvelle formulation et d’informer le patient des signes de surdosage qui pourraient survenir: palpitations, nervosité, insomnie, transpiration excessive, vue trouble, perte de poids associée à un bon appétit, diarrhée et troubles des menstruations [pour plus de détails, voir communiqué du 18/12/14 dans la rubrique « Bon à savoir » sur notre site Web].



[1]
Australian Prescriber 2013; 36:1; La Revue Prescrire 2014;34:91-5; Pharma Selecta 2011;27:48-51; Drug and Therapeutics Bulletin 2012;50:30-33

[2]La Revue Prescrire 2014;34:897-1 tot 897-6 ; www.ema.europa.eu > Find Medicine > zoekterm : alemtuzumab