: médicament soumis à une surveillance particulière et pour lequel la notification d’effets indésirables au Centre Belge de Pharmacovigilance est encouragée.

 

  • Un extrait sec de Vitis vinifera (syn. vigne rouge ; Antistax®; chapitre 1.11.) qui était déjà disponible depuis plusieurs années sous forme de complément alimentaire, est maintenant enregistré comme médicament pour le traitement de l’insuffisance veineuse chronique (well established use). Des données provenant de quelques études randomisées contrôlées par placebo et d’études observationnelles suggèrent une efficacité modeste et temporaire de l’extrait sec de Vitis vinifera sur l’œdème des membres inférieurs et les symptômes d’insuffisance veineuse, mais d’autres études ont rapporté des résultats contradictoires. Comme pour les autres veinotropes, il n’existe pas de preuves d’efficacité à long terme sur les symptômes ou sur l’évolution.1

  • Ultibro Breezhaler® (chapitre 4.1.3.2.) est une nouvelle association de glycopyrronium (un anticholinergique à longue durée d’action ; voir 4.1.2.2.) et d’indacatérol (un β2-mimétique à longue durée d’action ; voir 4.1.1.2.) à doses fixes, qui est proposée dans le traitement d’entretien de la BPCO. L’association d’un sympathicomimétique et d’un anticholinergique n’est indiquée que lorsqu’une des deux composantes n’est pas suffisamment efficace. Il n’est pas prouvé que le glycopyrronium et l’indacatérol apportent une plus-value par rapport aux autres bronchodilatateurs à longue durée d’action.2

  • L’alogliptine (Vipidia®; chapitre 5.1.7.) est un inhibiteur de la DPP-4 (syn. gliptine) tout comme la linagliptine, la saxagliptine, la sitagliptine et la vildagliptine. L’alogliptine est proposée dans le diabète de type 2 uniquement en association à d’autres antidiabétiques (metformine, sulfamidé hypoglycémiant, glitazone ou insuline) en cas de contrôle glycémique insuffisant avec ces médicaments. La posologie recommandée est de 25 mg par jour en une seule prise. Ses effets indésirables sont comparables à ceux des autres gliptines. Les résultats d’une étude ayant évalué l’innocuité cardio-vasculaire de l’alogliptine n’ont pas montré de risque cardio-vasculaire accru avec l’alogliptine, ni d’effet cardio-protecteur comme pour les autres gliptines ; un risque accru de toxicité hépatique incitant à la prudence y a toutefois été constaté. Comme les autres gliptines, l’alogliptine entraîne une diminution modeste du taux d’HbA1c, mais on ne dispose pas d’études comparatives avec les autres gliptines. L’innocuité à long terme des gliptines et leur influence sur complications du diabète ne sont pas connues [voir Folia de mai 2013 et de novembre 2013]. 3

  • Le dolutégravir (Tivicay®; chapitre 11.4.3.5.) est, comme le raltégravir, un inhibiteur d’intégrase qui est proposé en association à d’autres antirétroviraux dans le traitement de l’infection par le VIH. L’efficacité et les effets indésirables du dolutégravir sont comparables à ceux du raltégravir. Des données limitées suggèrent que le dolutégravir pourrait être efficace dans certains cas chez les patients résistants au raltégravir.4

  • Un vaccin contre le zona (Zostavax® ; chapitre 12.1.1.9.) est proposé pour la prévention du zona et des névralgies postherpétiques chez les personnes âgées de 50 ans et plus. Ce vaccin est constitué de virus vivants atténués, et ce à plus forte concentration que dans le vaccin contre la varicelle. La vaccination consiste en l’administration d’une seule dose par voie sous-cutanée. En raison du risque de diminution de l’immunogénicité du vaccin contre le zona, le vaccin antipneumococcique à 23 valences ne peut pas être administré simultanément. Le vaccin contre le zona diminue d’environ 50% le risque de zona et de névralgies postherpétiques chez les patients âgés de 50 à 70 ans; en chiffres absolus, cela signifie que 59 patients doivent être vaccinés pour éviter un cas supplémentaire de zona, et que 364 patients doivent être vaccinées pour prévenir un cas de névralgie post-herpétique dans les 3 mois suivants la phase éruptive. De plus, l’efficacité diminue chez les patients de plus de 70 ans, et on connait pas la durée de la protection vaccinale au-delà de 4 ans. La nécessité d’une vaccination de rappel n’est donc pas établie. Ce vaccin vivant atténué est contre-indiqué chez les patients immunodéprimés qui sont es personnes les plus à risque de zona grave. On ne connaît pas les conséquences de la vaccination sur les hospitalisations liées au zona. Tenant compte de l’efficacité modeste du vaccin, surtout chez les personnes les plus à risque, et des nombreuses incertitudes, le CBIP estime que la place du vaccin contre le zona est limitée [voir aussi la Fiche de Transparence « Prise en charge du zona »]. 5

  • Le vismodégib (Erivedge®; chapitre 13.8.) est un antitumoral proposé par voie orale dans le traitement de certains cas de carcinome basocellulaire métastasé ou localement étendu lorsque la chirurgie et la radiothérapie ne sont pas appropriées. Dans une étude ouverte non contrôlée, le vismodégib a entraîné une régression partielle des métastases, mais on ne connaît pas son effet sur la mortalité ni sur le taux de récidives. Le vismodégib présente de nombreux effets indésirables parfois graves, et est hautement tératogène.6

  • La spécialité Lomusol® spray nasal à base d’acide cromoglicique (chapitre 17.3.2.3.), qui était utilisée dans le traitement préventif de la rhinite allergique, est retirée du marché. L’acide cromoglicique est encore disponible en solution pour nébuliseur et en collyre.

1 https://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Herbal_-_HMPC_assessment_report/2011/01/WC500100390.pdf

2 La Revue Prescrire 2014; 34: 655

3 Australian Prescriber 2014 ;37 :28-35 ; Worst Pills, Best Pills, august 2014

4La Revue Prescrire 2014; 34:414-5; Autralian Prescriber 2014, first published online 27 June 2014

5Australian Prescriber 2008 ; 31 :26 ; Pharma Selecta 2007 ;23 :7-9 ;La Revue Prescrire 2012 ;32 :178-1 à 4 ; Minerva 2013 ;12 :56-7

6La Revue Prescrire 2014; 34:492-496; Australian Prescriber 2013; 36:1-2