Utilisation abusive d’anticholinergiques à action centrale

Les anticholinergiques à action centrale sont utilisés, seuls ou en association, dans le traitement de la maladie de Parkinson. Ils sont aussi indiqués pour le traitement de dystonies aiguës consécutives à la prise d' un neuroleptique. Il est bien connu qu' à dose élevée, ces médicaments peuvent provoquer de la confusion, des hallucinations et avoir un effet euphorisant.

Le Centre Belge de Pharmacovigilance a récemment été informé de la survenue d' hallucinations chez un jeune homme de 18 ans qui avait pris 4 comprimés de procyclidine à 5 mg (KEMADRIN) en une seule fois, apparemment à la recherche d' un effet euphorisant.

Deux cas de ce type ont été décrits dans un article paru il y a quelques années dans le Ned Tijdschr Geneeskd [134 : 625-626(1990)] Les auteurs de cet article rapportent que l' utilisation détournée d' anticholinergiques serait liée à leurs propriétés hallucinogènes et euphorisantes ainsi qu' à leur effet stimulant à l' égard des contacts sociaux. Ils précisent que certains patients développent des stratégies subtiles pour se procurer ces médicaments.

En Belgique, certaines spécialités contenant un anticholinergique à action centrale (AKINETON compr., DISIPAL, KEMADRIN, NORFLEX) sont de délivrance libre. La Commission des Médicaments a récemment proposé de soumettre leur délivrance à la prescription médicale.