Suppléments en calcium: risque d’infarctus du myocarde ?

La possibilité d’un risque accru d’ infarctus du myocarde avec les s uppléments en calcium a déjà été évoquée en 2008 [voir Folia de juillet 2008 ]. Une méta-analyse récente d’études randomisées portant sur des suppléments en calcium (sans ajout de vitamine D) utilisés dans le cadre de l’ostéoporose, montre également une incidence accrue d’infarctus du myocarde dans le groupe ayant reçu des suppléments en calcium par rapport au groupe placebo (risque relatif: 1,31; intervalle de confiance à 95% 1,02 à 1,67; suivi médian: 3,6 ans) [ Brit Med J 2010; 341: c3691 , avec un éditorial Brit Med J : c3856 ]. Des investigations complémentaires s’avèrent toutefois nécessaires avant d’arriver à une conclusion. Il y a en effet des limitations à l’interprétation de ces résultats: dans aucune des études reprises dans la méta-analyse, l’infarctus du myocarde ne constituait un critère d’évaluation primaire, et les données concernant les critères d' évaluation cardio-vasculaires n’ont pas été rassemblées de manière standardisée. Plusieurs courriers de lecteurs critiques ont été publiés [ Brit Med J 2010; 341: c4993 , Brit Med J : c4995 , Brit Med J : c4997-8 et Brit Med J : c5003 ].

L’association de calcium et de vitamine D n’a jusqu’à présent jamais été mise en rapport avec l’infarctus du myocarde.

L’utilité du calcium chez les patients ostéoporotiques suscite beaucoup d’incertitudes et de discussions. A l’heure actuelle, la recommandation consistant à envisager la prise de calcium (1 à 1,2 g p.j.) en association à la vitamine D (800 U.I. p.j.) chez les personnes présentant un déficit avéré ainsi que chez les personnes très âgées et les personnes âgées vivant en institution chez lesquelles un déficit est quasiment inévitable, reste d’application. Du calcium et de la vitamine D doivent aussi toujours être administrés aux patients qui prennent un médicament contre l’ostéoporose (p.ex. des diphosphonates).