Vaccination contre la fièvre jaune et nécessité de vaccinations de rappel

La fièvre jaune est une infection virale transmise par des moustiques, qui ne survient que dans certaines régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Bien que la plupart des infections évoluent de manière asymptomatique ou peu sévère, un tableau clinique sévère peut survenir, dont l’issue peut être fatale. Il n’existe pas de médicament contre la fièvre jaune, mais il existe en revanche un vaccin efficace (Stamaril®, vaccin vivant atténué). D’après une recommandation récente du Strategic Advisory Group of Experts on Immunisation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une administration unique du vaccin contre la fièvre jaune confère une immunité prolongée et une protection à vie contre la fièvre jaune chez les personnes immunocompétentes (dès l’âge de 9 mois), et une vaccination de rappel tous les 10 ans n’est donc pas nécessaire, contrairement à ce que l’on soutenait auparavant par mesure de sécurité1. Cette recommandation repose sur des données concernant la réponse immunitaire dans des études à long terme (10 à 40 ans après la vaccination) et concernant les cas d’échec du vaccin: un titre d’anticorps adéquat est maintenu chez 75 à 100 % des personnes vaccinées, ce qui est considéré comme suffisant pour éviter des épidémies de fièvre jaune. Par ailleurs, les cas d’échec du vaccin (12 cas décrits dans la littérature sur une période de 60 ans) sont dus à une réponse immunitaire insuffisante au vaccin, et non à une baisse de l’immunité au cours des années. Etant donné que l’on observe tout de même, à la longue, une diminution des taux d’anticorps, il conviendra, dans les pays endémiques, de vérifier au moyen d’études cliniques et de monitoring, la nécessité éventuelle de doses de rappel dans certains groupes susceptibles de développer une réponse immunitaire moins bonne (tels que les jeunes enfants, les enfants sous-alimentés, les patients infectés par le VIH avec un taux de lymphocytes T CD4+ > 200 μl). A l’heure actuelle, les recommandations internationales préconisant une vaccination tous les 10 ans restent d’application dans plusieurs pays africains et sud-américains, qui exigent un certificat de vaccination avant d’autoriser l’entrée sur le territoire. L’OMS va encourager ces pays à modifier leurs prescriptions en matière de vaccination. Cela peut toutefois prendre des années avant d’être mis en oeuvre. Très exceptionnellement, des effets indésirables potentiellement fatals ont été décrits avec le vaccin contre la fièvre jaune, avec des symptômes ressemblant à ceux de la fièvre jaune; ceux-ci ont seulement été observés suite à une première vaccination, et un peu plus fréquemment chez des personnes âgées de plus de 60 ans et chez des nourrissons. Il existe quelques contre-indications absolues au vaccin contre la fièvre jaune (par ex. après une transplantation ou pendant un traitement immunosuppresseur), ainsi que quelques contre-indications relatives requérant une évaluation individuelle du rapport bénéfice/risque de la vaccination (par ex. chez les personnes ≥ 60 ans, les enfants entre 6 et 9 mois, les femmes enceintes et les femmes allaitantes); dans ces conditions, un certificat d’exemption de vaccination peut être délivré, après une évaluation rigoureuse du risque de contamination dans un centre de vaccination contre la fièvre jaune. [Pour plus d’informations sur la fièvre jaune, voir www.itg.be , cliquer sur "Médecine des voyages"]

1 Voir www.who.int/ith/updates/20130521/en/index.html www.who.int/immunization/sage/meetings/2013/april/3_YF_BOOSTER_FINAL_DRAFT2.pdf www.who.int/wer/2013/wer8820.pdf