Les vaccins administrés aux enfants et aux jeunes dans le cadre de la vaccination de base sont distribués gratuitement par les Communautés, à l’exception du vaccin contre le rotavirus: voir tableau 12a dans le Répertoire.

A partir du 1er juillet 2015, quelques changements sont apportés dans l’offre des vaccins mis gratuitement à disposition par la Communauté flamande. L’offre proposée en Communauté française n’est actuellement pas modifiée. Le Tableau 12a du Répertoire sera actualisé lors de la mise à jour de juillet 2015 de notre site Web. 

 

Changements en Communauté flamande à partir du 1er juillet 2015[1]

–       Priorix® est remplacé par M.M.R. VaxPro® pour la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

–       Infanrix-IPV® est remplacé par Tetravac® pour la vaccination de rappel contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite.

–       Prevenar13® est remplacé par Synflorix® pour la vaccination contre les pneumocoques chez les nourrissons et les jeunes enfants. Synflorix® contient 10 sérotypes de pneumocoques, au lieu des 13 sérotypes dans Prevenar13®: 10 sérotypes sont communs aux deux vaccins; 3 sérotypes (à savoir, 3, 6A et 19A) ne sont présents que dans Prevenar13®. Le schéma de vaccination n’est pas modifié. Pour les aspects pratiques, nous renvoyons au site Web de l’Agence Soins et Santé1.

 

Commentaire du CBIP sur le remplacement du Prevenar13® par Synflorix®

– D’un point de vue scientifique et épidémiologique, l’Agence Soins et Santé en Communauté flamande n’accorde pas clairement une préférence pour un des deux vaccins. L’Agence se base pour cela sur l’avis récemment révisé du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) concernant la vaccination contre les pneumocoques chez les nourrissons et jeunes enfants[2]. Le CSS conclut que les souches présentes, aussi bien dans Prevenar13® que dans Synflorix® correspondent à l’épidémiologie actuelle des infections à pneumocoques chez l’enfant en Belgique, mais qu’une surveillance continue de l’évolution de l’épidémiologie et des sérotypes circulants reste importante. Ce sont donc surtout des arguments économiques qui ont déterminé ce changement  et qui ont fait pencher la balance coût/bénéfice en faveur du Synflorix® » .

– Bien que l’incidence des infections invasives à pneumocoques chez les enfants  de moins de 2 ans ait globalement diminué de plus de la moitié par rapport à la période préalable à lavaccination (c.-à-d. avant 2007), une augmentation du nombre d’infections invasives par des sérotypes non présents dans le vaccin à 13 valences a toutefois été constatée (chiffres de 2013)[3].

– Il faudra voir si le remplacement de Prevenar13Ò  par Synflorix® entraînera une augmentation des infections par des sérotypes non présents dans ce dernier, mais bien dans Prevenar13®. Le sérotype 19A reste une cause d’infections invasives chez les jeunes enfants. Bien que certains éléments indiquent que Synflorix® pourrait offrir une protection partielle contre la souche 19A, cela n’a pas été clairement prouvé.

Conclusion: le CBIP insiste sur l’importance de la surveillance des infections à pneumocoques chez  les nourrissons et les enfants, et ce dans le but de suivre l’impact de la vaccination. Par ailleurs, il convient, même chez les enfants vaccinés, de traiter de manière adéquate et sans délai toute infection pouvant être due à des pneumocoques.

 

Deux remarques sur la vaccination antipneumococcique en général

 

– Il ne semble pas que la vaccination généralisée des nourrissons ait un impact positif sur l’incidence des infections invasives à pneumococcoques chez les personnes de plus de 65 ans. Des données provenant d’une étude multicentrique européenne indiquent une augmentation des nfections invasives par des sérotypes non présents dans le vaccin à 13 valences chez les personnes de plus de 65 ans, et montrent également une tendance vers une incidence globale accrue des infections invasives à pneumocoques chez les personnes de plus de 65 ans. [2] Une surveillance continue de l’évolution de l’épidémiologie et des souches circulantes reste donc aussi importante chez l’adulte. La vaccination de l’adulte contre les pneumocoques sera abordée dans un prochain numéro des Folia.

– Chez les enfants âgés de plus de 2 ans qui ont un risque fortement accru d’infection invasive à pneumocoques (p.ex. en raison d’une asplénie ou d’une infection par le VIH), une dose de Prevenar13® est toujours recommandée par le CSS (suivie d’une dose du vaccin pneumococcique à 23 valences Pneumovax23Òaprès au moins 8 semaines ) [voir aussi Folia de janvier 2014].

 


[2] Conseil Supérieur de la Santé, “Vaccination de l’enfant et de l’adolescent contre le pneumocoque n°  8813, mai 2015

https://www.health.belgium.be/internet2Prd/groups/public/@public/@shc/documents/ie2divers/19103440.pdf

 

[3] ISP, service d’épidémiologie de maladies infectieuses. “Maladies infectieuses pédiatriques à prévention vaccinale”, rapport annuel 2013, sur https://www.wiv-isp.be/SiteCollectionDocuments/Maladies%20infectieuses%20p%C3%A9diatriques%20%C3%A0%20pr%C3%A9vention%20vaccinale.%20Rapport%20annuel%202013.pdf (p. 96 à 105 y compris)