Cauchemars et médicaments
On estime que des cauchemars surviennent sporadiquement chez 80% de la population générale, ce qui explique la difficulté d’évaluer la relation causale entre la prise d’un médicament et la survenue de cauchemars. L’hypothèse a été émise que divers médicaments pourraient faciliter l’apparition de cauchemars notamment par suppression de la phase de sommeil associée aux mouvements oculaires, aussi appelée sommeil paradoxal .
Une revue de la littérature consacrée aux cauchemars iatrogènes a été récemment publiée dans
Ann Pharmacother [33 : 93-98(1999) ]. Les médicaments pour lesquels une association avec les cauchemars a été la plus souvent rapportée sont certains â -bloquants, certains hypnotiques et sédatifs (benzodiazépines, zopiclone) et certains stimulants centraux comme la fenfluramine. La lévodopa et des agonistes dopaminergiques, tels le pergolide et la cabergoline, sont aussi mentionnés. Des médicaments antiinfectieux comme l’érythromycine et la ciprofloxacine ont également été suspectés mais il est possible que les troubles du sommeil rapportés soient liés à la maladie infectieuse plutôt qu’au médicament.
Nous avons recherché les cas de cauchemars survenus après prise de médicaments et rapportés au Centre Belge de Pharmacovigilance depuis 1990. Seuls sont mentionnés ici les cas pour lesquels le lien de cause à effet a été estimé "probable" ou "possible" selon les critères de l’OMS.
Les classes médicamenteuses les plus souvent incriminées sont les fluoro-quinolones (12 cas), les benzodiazépines (3 cas), les â -bloquants (3 cas) et les macrolides (2 cas). Deux cas de cauchemars ont été rapportés avec la méfloquine pour laquelle des effets centraux sont aussi connus [voir Communiqué de Pharmacovigilance publié dans les
Folia de mai 1995
Le Comité de pharmacovigilance australien a analysé les cas de cauchemars notifiés en Australie depuis 1972. Les β-bloquants, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et les benzodiazépines sont les groupes thérapeutiques les plus souvent cités
Australian Adverse Drug Reaction Bulletin 19 : 1(2000)
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