Ce mois-ci dans les Folia

Pendant longtemps, l’administration d’un spasmolytique a été recommandée, également en Belgique, comme traitement antalgique dans la colique néphrétique. Cette prise en charge a été enseignée comme premier choix à plusieurs générations d’étudiants. L’efficacité antalgique des spasmolytiques n’est cependant pas prouvée, et les effets indésirables éventuels ne doivent pas être sous-estimés. Des études montrent que les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont le premier choix, et les analgésiques narcotiques le deuxième choix dans le traitement antalgique de la colique néphrétique. C’est maintenant aux médecins à mettre ces données en pratique et à abandonner leurs vieilles habitudes. Il est curieux de constater combien il est difficile pour un médecin de faire disparaître une vieille croyance: cela entraîne souvent beaucoup de réticence et il est difficile d’admettre qu’un traitement qui semblait efficace, soit subitement considéré comme obsolète. L’expérience personnelle est souvent marquée par ce que l’on espère (entre autres parce que cela a été enseigné de la sorte) mais elle ne peut jamais servir de standard final.

Dans la dermatite atopique, on utilise classiquement des émollients et des corticostéroïdes à usage local. Deux immunosuppresseurs à usage local ont été commercialisés récemment. L’innocuité à long terme de ce traitement immunosuppresseur local n’est pas encore connue, et son coût est beaucoup plus élevé. Il paraît dès lors logique de n’utiliser ces médicaments que lorsque le traitement classique n’est pas efficace ou pas bien supporté. Cette attitude vaut d’ailleurs pour la plupart des nouveaux traitements, notamment dans des affections pour lesquelles il existe un traitement dont l’efficacité et l’innocuité ont déjà été démontrées.