Des inquiétudes ont été soulevées quant à une possible interférence entre les récepteurs ACE2 (utilisés par le virus pour se fixer à sa cellule cible) et les médicaments qui renforcent l'expression des récepteurs ACE2, tels que les IECA et les sartans, ainsi que les AINS et les thiazolidinediones (glitazones: pioglitazone). Des auteurs du Lancet Respiratory Medicine émettent l'hypothèse que les patients diabétiques et hypertendus traités avec ces médicaments présentent un risque plus élevé de COVID-19 et d'une évolution plus grave de la maladie. Voici le message que Sciensano adresse aux hôpitaux et aux spécialistes (mise à jour du 16/3) à ce sujet: par précaution et dans l'attente de nouvelles données, envisagez de substituer un autre médicament à un IECA ou un sartan chez les patients hospitalisés ayant une infection COVID-19 confirmée, mais ne changez rien au traitement des patients traités à domicile chez lesquels une infection au COVID-19 est suspectée ou confirmée [voir Sciensano > Procédures pour les hôpitaux et les spécialistes > Traitement des patients hospitalisés (version du 16/03/20)].
Il est important de savoir qu’il n’a pas du tout été vérifié si les patients concernés dans l'article du Lancet prenaient effectivement des IECA ou des sartans, il a seulement été noté que les comorbidités que ces patients présentaient le plus fréquemment sont souvent traitées avec des IECA (The Lancet: "Notably, the most frequent comorbidities reported in these three studies of patients with COVID-19 are often treated with angiotensin-converting enzyme (ACE) inhibitors; however, treatment was not assessed in either study."). Il ne s'agit donc pas d'une "corrélation directe" mais d'une "corrélation possible".
Chez les patients traités à domicile, il est donc certainement déconseillé d’interrompre les IECA ou les sartans, le risque étant trop élevé, surtout en cas d'insuffisance cardiaque. Nous vous tenons informés.
Toute suspicion d’effet indésirable peut être notifiée via www.notifieruneffetindesirable.be.